jeudi 23 août 2012

Petit extrait du chapitre 5 :


Dès qu’ils furent rendus au bon étage, Bishop passa devant à la recherche de la chambre 426. Elle ne se trouvait pas très loin de l’ascenseur. Lorsqu’ils arrivèrent, une infirmière en sortait justement poussant devant elle un chariot garni de produits médicaux. Elle venait sans doute de faire de nouveaux soins et comme Bishop s’était arrêté au niveau du seuil, elle laissa la porte entrouverte. Michael la salua d’un petit « bonjour » auquel elle répondit avec amabilité et il se tourna vers Bishop qui observait l’intérieur de la pièce à travers l’embrasure.
 - C’est bon il n’y a personne, chuchota-t-il après une inspection complète des lieux.
 Il poussa la porte et, sans même un coup d’œil en arrière, entra tout de go dans la pièce. Un peu gêné par l’intrusion qu’ils allaient commettre, Michael hésita un instant avant d’entrer à son tour. La chambre était petite et encombrée par de nombreux appareils reliés au patient. Aussi pâle qu’un mort, Pierre Lemaire gisait sur le lit, complètement inerte si ce n’était pour sa poitrine qui se dressait faiblement à chacune de ses inspirations. Ses bras, en plus d’être percés par de nombreuses perfusions qui devaient lui fournir des antidouleurs, antibiotiques et toutes sortes d’autres produits, étaient également recouverts de larges bandages. Michael fronça les sourcils et releva les yeux sur le visage exsangue du patient. Lemaire devait avoir une petite cinquantaine d’années, du moins à ce qu’il pouvait en juger tout en tenant compte de son état. Ses cheveux étaient bruns et coupés courts et son visage plutôt rond, agrémenté d’un nez court et de lèvres fines. Il ressemblait en fait à n’importe quel homme de son âge et de son statut social. Un monsieur tout-le-monde qui serait resté dans l’anonymat le plus total s’il n’avait pas été la victime d’une agression atroce. Alors qu’il rejoignait Bishop qui se tenait déjà auprès du blessé, Lemaire ouvrit les yeux. Michael stoppa net sa progression et leurs regards se croisèrent. Celui du patient était brumeux car il devait être assommé par les drogues mais il semblait quand même surpris par sa présence.
- Vous êtes l’un des médecins ? Demanda-t-il d’une voix rauque et si faible qu’elle était à peine perceptible.
 Michael s’approcha de lui mais ce fut Bishop qui répondit :
- Non, nous enquêtons sur ce qu’il vous êtes arrivé, déclara-t-il en prenant soin de parler lentement.

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